dimanche 11 novembre 2012

Monochrom

Pour la deuxième fois en deux semaines, je me suis promené au lever du jour du côté du front de mer. Mon pote Loïc vient de s'acheter un beau Leica M9-P sur lequel les optiques défilent, et moi pour suivre la cadence j'ai utilisé les deux fois un petit boîtier micro 4/3 : l'Olympus E-PL1. Muni d'une bague Voigtländer VM, on peut y monter des optiques M ou LTM. La mise au point, fastidieuse et lente, se fait sur l'écran avec la possibilité de zoomer 7x pour affiner. En deux promenades et quelques 250 fichiers RAW, patiemment développés dans Lightroom 4 et passés à la moulinette Silver Efex Pro (excusez du peu), voici quelques observations qui valent ce qu'elles valent :

Tout d'abord, l'ergonomie est nulle. J'ai tenu bon lors de la première promenade, mais à moins de la moitié de la seconde j'ai complètement perdu patience et j'ai retrouvé mon viseur télémétrique (taille réelle 1:1) en trépignant. Faire la mise au point sur un petit écran de faible définition, en tenant l'appareil écarté du visage (manque le troisième appui) et en zoomant 7x alors que l'objectif standard 50mm devient déjà un 100mm... beurk ! Et ne me parlez pas des viseurs VF-1, VF-2 ou VF-3 !


© mon pote Loïc


D'accord, parlons des viseurs VF-1, VF-2 et VF-3... Le VF-1 est un simple viseur optique dont le cadre unique est censé correspondre au Zuiko 17/2.8. En fait il correspond très exactement au Lumix 20/1.7, ce qui est une bonne nouvelle puisque le Lumix enterre le Zuiko en terme d'utilisation à pleine ouverture, de piqué et de flou. Petit détail négligeable : le 20/1.7 est stabilisé et l'E-PL1 l'est aussi, mais les Zuiko ne le sont pas (et les boîtiers Lumix du type GF-1 ou GX-1 ne le sont pas non plus). Le VF-2, viseur électronique, est censé être la panacée ; je le trouve quelconque tendance mauvais. Le VF-3 malgré son nom évocateur n'est pas l'évolution du VF-2 mais la régression du VF-2 puisque sa définition est plus faible, d'où le prix plus bas. Fin du paragraphe.

Deuxième point donc : les fichiers RAW. Puréééée ! 76Mo en moyenne pour une image de 3000x4000 pixels. On peut dire que c'est du brut. Mon MacBook Pro en perd les pédales. Ceci étant dit, l'exposition des clichés est excellente, la dynamique des couleurs, des zones très lumineuses ou sombres est à toute épreuve... En bref, c'est comme avoir exposé et développé une Tri-X dans les règles de l'art : on peut tout faire avec ces fichiers !



Deux images de ce matin : Olympus E-PL1 + Minolta M-Rokkor 40/2 (qui devient un 80mm... )


Troisième et dernier point (qui revient au premier) : le plaisir. Bon, vu que je n'ai développé aucun film depuis des semaines, je ne vais pas prétendre qu'avoir des fichiers numériques hyper bien exposés, déjà secs et sans poussières dès le retour de la promenade soit un mauvais point. Les fichiers de l'E-PL1 sont déjà épatants à post-traiter, mais alors ceux du M9-P... avec un bon objectif et accessoirement un photographe, on peut obtenir en deux trois coups de cuillère à pot des images tip top moumoute qui en un rien de temps font fureur sur Flickr.

Conclusion ? Je suis sur le point de craquer pour un télémétrique moyen format 6x4.5 à soufflet, fabriqué vers 1957 et fonctionnant rigoureusement sans batterie. Comprenez ce que vous voudrez.


6 commentaires:

Reorx a dit…

Et pourquoi pas le télémétrique 6x9 Fuji ? Je l'ai c'est un speur boitier, certes encombrant ( son petit nom au USA est le "Texas Leica" )

Francois a dit…

aucun film depuis des semaines... chez moi c'est depuis des mois. J'en viens à me demander si je suis encore "photographe".

J'avais failli craquer pour un fuji GS645 il y a quelques années (à défaut d'un RF645). Le format de l'appareil me plaisait, par contre "bonjour plastique", mais j'avais fini par renoncer car je ne me voyais pas tout faire en shoot vertical.

Nicolas a dit…

Reorx : oui le monstre texan m'a attiré un moment pour retrouver le ratio 2x3 mais je n'ai jamais franchi le pas.

François : je continue d'exposer de la pellicule : une douzaine de clichés ce matin entre l'école et le boulot, mais je développe très peu : tout part au frigo après un passage illusoire sur mon bureau puis dans mon tiroir des trucs plus ou moins récents.

Merci pour vos commentaires. En tout cas vous n'avez pas deviné l'appareil en question... le RF645 je l'ai eu, très chouette par certains côtés, en particulier la qualité optique et la mesure d'exposition mais je ne le regrette pas. Les Fuji semblent de très bon rapport qualité/prix mais mon machin est sans pile et bien plus ancien que ça. ;)

François LB a dit…

Quel exotique vieux coucou vas-tu encore nous dénicher là? Encore un truc japonais tombé dans l'oubli? :)

Sinon effectivement, ces images déboitent de dynamisme et tout et puis ton œil est toujours là mais vraiment je trouve ça trop propre comme rendu. Je comprend que tu persévères dans l'argentique. C'est peut être déraisonné mais après tout la sensibilité ça ne s'explique pas.

Nicolas a dit…

Merci pour ton commentaire, François. :)

Juste après avoir publié ce billet je me suis lancé dans un développement de deux films shootés récemment au Konica IIIA. Une parure en Tri-X dans un écrin de Xtol, le bonheur !

Pour l'appareil mystère, certes il est exotique. Tu vas voir : c'est pour bientôt... ;)

xum a dit…

un zeiss-ikon ? eh pas super exotique...ehh un boitier japonnais...
:^)