mardi 21 décembre 2010

Zenzanon et Nikkor : les optiques standard

Dans un récent billet, je vous ai fait l'apologie du Bronica C et de son Zenzanon MC 80mm f/2.8 "by Carl Zeiss Jena". Croyez-le ou pas : cela a déclenché autour de moi (forum, Flickr... ) des envies de Bronica... et des commentaires entendus sur les objectifs Carl Zeiss.

Je voulais donc corriger le tir. D'abord parce qu'un appareil tout mécanique, ce n'est jamais qu'un temps de pose. Pas la peine d'acheter un Bronica pour avoir un temps de pose correct, normalement. Ensuite parce que si les objectifs Carl Zeiss sont de très bonne facture, ce ne sont certainement pas les seuls en monture Bronica.

La preuve en images avec deux autres focales standard du Bronica : le très répandu Nikkor-P 75mm f/2.8, puis son cousin plus tardif le Zenzanon MC 75mm f/2.8. Toujours dans le même type d'usage, j'en ai bien peur, c'est-à-dire principalement du portrait noir et blanc.



Une configuration très courante en occasion : Bronica S2 + Nikkor-P 75/2.8


Bronica EC-TLII + Nikkor-P 75/2.8


Bronica C + Zenzanon MC 75/2.8


Il n'y a pas que Carl Zeiss dans la vie... Bronica C + Zenzanon MC 75/2.8

J'ose même un crime qui va vous faire hurler derrière vos écrans : un paysage, en couleurs, avec une pellicule d'entrée de gamme !! Shocking !

Bronica C + Zenzanon MC 75/2.8
Fuji Superia 400

Le système Bronica S a duré pas mal d'années. A ce titre, de très nombreux objectifs standards ont été produits, avec leurs différences. Ils changent de nom, d'anti-reflet, de formule optique et parfois d'origine. On peut citer :

Nikkor-P 75mm f/2.8
Nikkor-P.C. 75mm f/2.8
Nikkor-H.C. 75mm f/2.8
Zenzanon MC 75mm f/2.8
Zenzanon MC 80mm f/2.4
Zenzanon MC 80mm f/2.8 "by Carl Zeiss Jena"
Zenzanon 100mm f/2.8
Nikkor-Q 105mm f/3.5 à obturateur central

Nikkor produits par Nikon (1ère époque), Zenzanon probablement produits par Konica (2ème époque). Entre les deux époques, une exception produite à peu d'exemplaires par Carl Zeiss à Jena. La mention "MC" de certains Zenzanon indique bien évidemment Multi-Coating, un anti-reflet plus élaboré que ceux des Nikkor de la première époque. Le catalogue du Bronica S était affublé du Nikkor-P 75/2.8, du grand angle Nikkor-H 50/3.5 et de l'objectif portrait Nikkor-Q 135/3.5. Chez Nikon, la lettre après la mention "Nikkor" indique le nombre de lentilles dans la formule optique. Le "C" indique un anti-reflet spécial.

Le Nikkor-P, premier de la série, possède un anti-reflet monocouche de couleur mauve. A ce titre, il procure de belles zones d'ombres bien détaillées mais sa lentille frontale est sujette au flare, malgré sa position très en retrait dans le bloc objectif. Le flou n'est pas doux et progressif mais au contraire très marqué, avec un effet tournant à grande ouverture.

Parmi les Zenzanon, notez deux raretés : le Zenzanon MC 80/2.4 est à ma connaissance l'objectif le plus lumineux au format 6x6 après le légendaire Noritar 80/2 du Norita 66*. C'est un objectif très bon en NB mais il se distingue particulièrement en couleurs. L'ouverture à f/2.4, très sincèrement, n'apporte pas un confort significatif au quotidien mais elle produit un flou très beau, assez laiteux. Le Zenzanon 100/2.8 est sans doute dans cette monture mon objectif favori. Je l'utilise plus souvent que le 80/2.8 Carl Zeiss parce qu'en portrait, la focale de 100mm me semble un excellent choix. Il est très piqué et aussi bon en couleurs qu'en NB.

Voilà, MAINTENANT vous pouvez tous vous ruer sur eBay pour trouver un Bronica !! Ha ha... :)
Une lecture complémentaire sur les origines du Bronica : Mr Zenza's Rolls Royce !

Passez d'excellentes fêtes de fin d'année !
* MàJ janv. 2011 : j'ai découvert récemment le Planar 100/2
disponible en monture Hasselblad 2000FC (sans obtu. central)

* MàJ avril 2011 : j'ai suivi récemment la vente d'un Bronica C
pourvu d'un objectif Komura 100mm f/2. Décidément...

samedi 18 décembre 2010

Carré pointu

Je ne sais pas composer en 24x36 : je vois des carrés partout. J'essaye de m'améliorer mais ça n'est pas encore très concluant. Quand je prends un portrait en 24x36, il tient toujours dans un carré de 24x24, et le dernier tiers de la photo traîne là par hasard.

Pour un paysage, le format rectangle devrait me paraître plus naturel, plus dynamique. Mais il n'en est rien. Ou plutôt je me moque du dynamisme, parce que les photos qui me plaisent le plus sont souvent très frontales. Je privilégie la profondeur de champ par rapport à la perspective et je préfère me concentrer sur le contexte que sur le cadre.

Je privilégie la profondeur de champ par rapport à la perspective...

... et je préfère me concentrer sur le contexte que sur le cadre.


Bronica C + Zenzanon 100mm f/2.8
Ilford HP5+ & Ilfotec LC29
Cap Fréhel, août 2010

Les deux photos ci-dessus illustrent assez bien mes difficultés à me référer à l'art pictural académique. Je suis sans doute davantage influencé par le petit et le grand écran.

Dans la première photo, je devrais faire le point à l'infini, mais je choisis de faire le point sur le chemin. Ce qui compte pour moi, au moment où je prend cette photo, ce n'est pas la beauté du paysage : je sais d'avance que je n'arriverai pas à la rendre. Ce qui importe davantage, c'est d'être là pour voir ce paysage à ce moment précis. Alors je focalise l'image sur ce moment précis où je suis au milieu de ce beau paysage, sur cet "être là". Je fais le point tout près de moi parce que j'essaye de capturer mon impression, mon état. Cette subjectivité, c'est comme un film tourné caméra à l'épaule. La bande-son ce n'est pas le silence de la Nature au lever du soleil, ce sont les pas de deux photographes sur un chemin de bois et leur souffle dans le froid d'un matin d'août.

Dans la seconde image, j'ai observé la scène pendant quelques instants en attendant que tout se mette en place. Avec la visée inversée, la barque posée sur les rochers est placée à bas à droite de mon viseur. C'est mon point d'ancrage pour composer le reste de l'image. Quand le bateau approche et que l'homme sur la cale se prépare à monter, je peux raconter une histoire. Le ciel est sans doute trop vide, les rangées de bateaux ne sont pas mises en valeur au mieux. Mais ça s'est passé comme ça, et je préfère le contexte au cadrage. Je m'installe dans un fauteuil et je regarde par la lorgnette, comme le fait la télé avec indiscrétion.

dimanche 12 décembre 2010

Deux ou trois portraits d'hiver


C'était en janvier dernier, à l'occasion d'une promenade à Vannes, dans le Morbihan. J'y retrouvai Benoit, Yann, Lucas pour une sortie "Moyen Format" et une crêperie sympathique. J'avais à l'épaule mon Bronica C et le beau Zenzanon MC 80mm f/2.8 "by Carl Zeiss Jena".




Kodak TMax 400 développée dans Ilford Ilfotec LC29


Certains lecteurs sont arrivés sur ce blog en faisant des recherches sur les Bronica, en particulier sur ceux de la première époque : Bronica S, S2, S2A, C, puis EC, EC-TL et EC-TLII. Ces boîtiers sont en monture Bronica S (plus tard, à partir des années 80, ce sera la monture SQ) et prennent toute une gamme de fabuleux objectifs Nikkor et Zenzanon, sans compter les Komura et quelques Carl Zeiss archi-confidentiels comme le Flektogon 50/4, le Sonnar 180/2.8 et le Jena 80/2.8 illustré ci-dessus.


Au fil du temps, j'ai utilisé un S2, un EC-TLII et je possède encore
actuellement le modèle le plus simple de la gamme, datant des années 60. Le Bronica C est en effet une version "étudiante" du S2 en cela qu'il ne possède pas de dos interchangeables. Mais il peut porter les mêmes optiques et les mêmes accessoires : soufflet macro, viseur loupe, cellule...

J'ai utilisé la plupart des objectifs Nikkor et Zenzanon : Nikkor-D 40/4, Nikkor-H 50/3.5, Nikkor-P 75/2.8, Nikkor-Q 135/3.5, Zenzanon MC 40/4, Zenzanon MC 50/2.8, Zenzanon MC 75/2.8, Zenzanon MC 80/2.4, Zenzanon MC 80/2.8, Zenzanon 100/2.8, Zenzanon MC 150/3.5, Zenzanon MC 200/3.5...





J'ai découvert la gamme Zenzanon dans un second temps. Je pensais que Bronica l'avait produite en interne par souci d'économie, mais il semble que la plupart des Zenzanon aient été produits par Konica, fameux opticien japonais. Bronica n'a jamais construit ses optiques.

Le Zenzanon MC 80mm f/2.8 "by Carl Zeiss Jena" est la perle rare du système Bronica S. Pour concevoir cet objectif, l'opticien allemand aurait tout simplement repris la formule du Biometar 80mm f/2.8 conçu pour le Pentacon Six. Les deux objectifs se ressemblent et leur signature est assez similaire dans la netteté, le bokeh légèrement tournant à P.O. et le rendu des couleurs. Utilisé à f/5.6 en portrait, il est difficile de le distinguer du Carl Zeiss Planar 80mm f/2.8 équipant le Rolleiflex.

Bronica S2 + Zenzanon MC 80/2.8 "by C. Z. Jena DDR"
1ère et unique utilisation du dos Polaroid, un accessoire très rare

mercredi 17 novembre 2010

Saint-Nazaire

Récemment j'ai rencontré par hasard, tout près de chez moi, un photographe d'expérience passionné de noir et blanc et de spiritualité. Nous avons entamé une discussion de plusieurs heures sur la photographie ; pour être franc, je l'ai beaucoup écouté.

L'homme est simple d'accès, pourtant il a croisé quelques grands maîtres, à commencer par Henri Cartier-Bresson. Ses commentaires sur ma petite entreprise photographique sont sévères mais plutôt justes. A force de fréquenter les espaces d'échange entre amateurs sur internet, où les louanges sont le plus souvent rapides et irréfléchies, j'apprécie d'écouter cette parole dissonante. Ce n'est pas du masochisme, mais je le disais déjà il y a plusieurs mois (tout juste 1 an, en fait)
ici-même : si je ne progresse plus, j'arrête. Et j'ai besoin d'apprendre pour ne pas me répéter, besoin de rester critique pour ne pas me contenter de ce que j'ai déjà fait.

Pour réapprendre à composer, à mieux doser mon noir et blanc, à faire davantage attention au second plan, j'ai repris mon boîtier télémétrique 24x36 et j'ai recommencé à marcher dans ma ville, tout simplement. Avec plein de doutes mais aussi de la détermination. Et puis enfin, ENFIN ! j'ai franchi le rideau noir : on m'a initié au tirage.

Je vous montre ces quelques images tirées de mes plus récentes marches dans Saint-Nazaire. La récolte est maigre et même si je les publie ici, croyez-le ou pas, je suis pleinement conscient de ce qu'elles valent et je ne les considère en aucun cas comme un aboutissement, plutôt comme les traces d'un apprentissage.




samedi 23 octobre 2010

Protest

J'ai commencé par suivre assez mollement les manifs contre la réforme des retraites. J'étais dans le cortège au printemps, j'y étais encore en septembre mais je me sentais assez peu concerné. Au sens photographique, pas impliqué dans le sujet.

Jusqu'au moment où la rue a commencé à se radicaliser, en bas de chez moi. Un soir, j'arrive pour rejoindre le cortège en fin de parcours mais je m'aperçois qu'il s'est déjà dissipé. Un vague mouvement de plusieurs petits groupes de personnes semble se diriger vers le front de mer. En arrivant aux abords de la préfecture, je constate qu'autour de moi tout le monde s'arrête là, sous les chênes, et se met à attendre.

Jusqu'au premier jet de bouteille de bière, auquel répond le premier jet de lacrymo. Et c'est parti pour l'affrontement. 100 civils contre 100 gendarmes.

Ce soir-là, je me prends des débris de verre sur la tête et je vais au contact. Je rentre dans le sujet, et le sujet n'est pas loin de me rentrer dedans.


Depuis, le déclencheur s'est assoupli. Tellement, à vrai dire, qu'une vis a sauté dans le dos de mon Bronica : ça tournait trop vite, il faisait trop chaud.


Les gars du service propreté ont mis le feu au bitume après avoir allongé une trentaine de poubelles en travers d'un des principaux axes du centre-ville. Un peu plus tard, je rejoins la raffinerie de Donges...

Blocage reconductible. Avant l'aube, le Préfet choisit 4 ou 5 noms parmi ceux désignés par les gérants de la raffinerie. Des gendarmes sont envoyés pour réquisitionner les types chez eux, à 6H du matin. Menace (devant les enfants) : 6 mois d'emprisonnement et 10 000 euros d'amende.

De 7H à 8H, toutes les radios annoncent que la raffinerie est débloquée. A 9H, les grévistes reprennent le blocus du site pour toute la journée.
Avant le J.T. de 20H, le programme de télé-réalité peut reprendre : les C.R.S. donnent l'assaut.

Mais c'est pas fini tant que c'est pas fini.







Zenza Bronica C
Zenzanon MC 80/2.8 + Zenzanon 100/2.8
Fuji Neopan 400, Kodak Tri-X
Kodak Xtol & Ilford Ilfotec LC29
Davantage de photos par ici et .

lundi 4 octobre 2010

Sardinier

Ça fait longtemps que je suis attiré par les photos "en mer". L'activité de plaisance, pas trop mon truc. Mais le travail en mer, la rudesse des pêcheurs, leurs mains épaisses, les cirés recouverts d'écailles avec en arrière-goût l'odeur du mazout... Raahhhh ! N'en dites pas plus me voilà tout excité.

Pendant les derniers mois, j'ai passé pas mal de temps à admirer les photos de Michel Thersiquel tirées par Jean-Jacques Verlet-Banide (photographe installé à Locronan) pour l'ouvrage Une Bretagne profonde. Pour moi un reportage en mer c'est plus beau en noir et blanc, de préférence la nuit et il faut qu'il y ait "de la matière".

Je vous avais déjà parlé de la série "Chalutier" réalisée par Cyrille Rabiller. J'admire cette série, d'ailleurs je lui en ai acheté un tirage en septembre, mais je n'avais pas envie de faire la même chose. Simplement, de voir qu'il l'avait fait m'a poussé à le faire moi aussi.



Il y a eu un concours de circonstance. J'ai rencontré Robert et Nicole grâce à Yann. Un repas, l'occasion se présente de demander à être introduit... et me voilà quelques jours plus tard sur le quai de Saint-Guénolé. C'est le soir, Robert m'a filé un pack de bières pour ne pas que j'arrive les mains vides. J'embarque et vers 22H le bateau quitte le port.

Le patron avait prévenu ses gars discrètement : n'ayant rien pêché depuis une semaine, il faudrait peut-être pousser jusqu'à l'île de Sein. J'essaie de déconnecter mon cerveau de mon estomac. La mer est calme, c'est plutôt l'appréhension qui me fait un nœud dans le ventre. Mais une fois qu'on a dépassé les balises, le bateau file plus vite et les embruns me rafraîchissent. Je suis content d'être là, content de ne pas aller me glisser sous la couette ce soir.




Dis comme ça, ça a l'air simple : dans la baie d'Audierne, un bateau repère un banc de sardines. Il prévient les autres bateaux, qui rappliquent. Les bateaux se répartissent la zone. La nuit est tombée mais je vois les lumières des autres bateaux pas si loin.

J'interromps ma discussion dans la cabine avec le grand Bruno à propos de Daniel Pennac (il relit La Fée carabine, je n'ose pas lui dire que je ne l'ai jamais lu). Et la manœuvre commence, dans le noir.




Le bateau avance lentement et la bolinche se dévide à toute allure dans la mer. Je ne m'en rends pas bien compte mais on me dit qu'on fait un cercle. Le grand Bruno à l'arrière crie en direction de la cabine : "un quart ! ... moitié ! ... trois quarts !"

Alors le filet se resserre par le bas et piège le poisson dans une poche de 340 mètres par 70. Et le grand Bruno et ses camarades commencent à le remonter à la main, en tirant sur les bouées et en repliant tout ça comme il faut pour le prochain coup de filet.




Ça frétille à l'arrière du bateau, mais je ne me rends pas compte. Les gars savent déjà que la pêche est bonne. Le filet est resserré sur le flan du bateau à bâbord. Des flopées de mouettes s'affolent ; je n'aurais même pas pensé qu'on pouvait en voir de nuit. C'est là que les lumières s'allument et que je m'affole à mon tour.

Après, tout va très vite ; en tout cas pour moi. Au premier filet de sardines qui se présente au-dessus de la cale, je peaufine ma mise au point... et le temps que j'appuie sur le déclencheur, 200Kg de poissons viennent de tomber dans le trou. Je suis piqué au vif et je me mets un coup de pied au derrière pour m'approcher et déclencher plus vite.

Deux coups de filet, quinze tonnes de sardines. Les cales n'en prennent que quatorze alors la dernière est versée à même le pont. Une fois la manœuvre terminée, le bateau trace vers le port. La ligne de flottaison à la proue est drôlement haute. Quand la mer n'est pas si calme, on ne peut pas remplir le bateau comme ça. Les gars à bord se détendent, fument un clope. L'ambiance est joviale, on me demande si je compte revenir dans la semaine.

On n'est qu'à la moitié de la nuit et on sera les premiers à revenir. Un autre bateau a craqué son filet ; les membres d'équipages passeront le reste de la nuit à réparer sur le quai et ils n'auront pas de salaire.

Tout ça c'est une sacrée galère. Mais je crève d'envie d'y retourner.


Mise à jour : les photos sont désormais visibles ICI.



Zeiss Ikon + Canon 35/1.5 LTM
Ilford HP5+ exposée à 1600ISO & Ilford Ilfotec LC29

vendredi 3 septembre 2010

Enfants du Voyage

Mon intérêt pour les gens du voyage n'est pas né au moment où la polémique estivale a éclaté. J'aime ce que je connais de cette culture nomade et populaire, j'aime le jazz manouche, j'aime l'idée d'un peuple plus européen que n'importe quel peuple d'Europe.

Un jour de printemps, je longeais la Loire à la recherche d'un point de vue pour faire quelques photos. Je suis tombé sur un campement de fortune qui regroupait deux ou trois familles. J'ai demandé à faire quelques photos et j'ai été très bien accueilli. Au fil de la discussion, un homme m'a expliqué comment je devais m'y prendre si je voulais faire des photos lors du rassemblement estival. J'ai attendu patiemment plusieurs mois, et un beau jour du mois de juin les caravanes ont reparu par dizaines sur le bord de la route. J'avais envie de me bousculer un peu, d'arrêter d'observer tout ça depuis la route, dans l'incompréhension de ce que "ça" représentait. Alors, même si je mourais de trouille... je me suis forcé, j'y suis allé.

Pendant les deux mois d'été, j'y suis retourné plusieurs fois. D'abord de ma propre initiative, ensuite à l'invitation des gens qui me disaient "Viens photographier mes enfants", "Viens, il y a un baptême, un mariage, une réunion"... etc. Je me suis vite rendu compte que les enfants aimaient être photographiés et que les adultes se tenaient plus en retrait, par discrétion. J'en ai pris mon parti et j'ai réalisé environ 120 portraits sur un peu plus de 200 photos. J'ai aussi pris de nombreuses notes, enregistré des sons et j'espère pouvoir publier quelque chose d'un peu abouti : livre ou expo. Il faut que tout ça arrive à maturité dans ma tête.





Rolleiflex 2.8E Planar & Ilford HP5+
Ilford Ilfotec LC29



jeudi 5 août 2010

Minolta Autocord CDS-III

Bonjour bonjour, NON je ne vous ai pas oubliés !

... et merci à ceux qui m'écrivent et visitent mon blog même quand je laisse passer plus d'1 mois sans rien poster.


Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler d'un TLR (Twin Lens Reflex) fabriqué par Minolta au Japon dans les années 1960 pour concurrencer le Rolleiflex : j'ai nommé l'Autocord. Et plus particulièrement le modèle qui constitue son apogée : le Minolta Autocord CDS-III.



© Stefan K0n@th, précédent propriétaire de mon Autocord


« Pour résumer, j'ai découvert que l'Autocord
a une meilleure optique, une mise au point plus facile,
et une ergonomie beaucoup plus logique que n'importe quel autre TLR. »
Dante Stella, dantestella.com




Vous me connaissez : plus qu'une présentation technique en bonne et due forme, moi ce qui m'intéresse c'est de vous présenter les atouts et bizarreries éventuelles de l'appareil et de laisser parler les images... et c'est d'ailleurs ce que je vais commencer par faire :

(photos retirées)



Prise en main
L'Autocord est légèrement plus compact et franchement plus léger que le Rolleiflex. Il semble bien construit et la finition est très belle.

Mise au point
Le système de mise au point est original : au lieu d'un "bouton" sur le côté gauche comme le Rollei, l'Autocord dispose d'un levier qui bascule de gauche à droite sous le bloc optique. Une habitude à prendre, mais la mise au point est rapide et précise.

Cellule
Plusieurs modèles d'Autocord CDS existent. Comme leur nom l'indique, ils embarquent une cellule CDS dont la lecture se fait sur le bouton du côté gauche. Minolta a produit quelques cellules dont la fiabilité est réputée, alors si celle-ci est bien étalonnée, aucun problème pour s'y fier. Elle fonctionne avec une pile et l'on peut sélectionner trois positions : OFF, H (high light) ou L (low light).

Optique
Opticien de longue date, Minolta a surtout fait sa réputation sur la qualité de ses objectifs. Et le Rokkor 75mm f/3.5 qui équipe tous les Autocord ne déroge pas à la règle : il est excellent, tant en couleurs qu'en NB. Très piqué, contrasté et donnant une belle zone de flou. La qualité optique du Rokkor place l'Autocord au niveau de mon Rollei 2.8E2, voire au-delà. Le reste est une affaire de goût : pour ma part j'apprécie la richesse des détails que produit le Rokkor, mais pour réaliser des portraits à f/5.6, je préfère le Planar du Rollei et son flou par "touches de peinture".
Le Planar me semble optimal à f/5.6 et f/8, et devient à mon sens assez quelconque à f/11 et au-delà. Au contraire, le Rokkor me semble déjà excellent à f/5.6 ou f/8 avec un flou régulier, et devient une fois fermé à f/11 ou f/16 plus net que le Planar.
Est-ce une formule Tessar ? On le dit. Tous les modèles en bénéficient, contrairement aux Rolleiflex qui proposaient des Xenar/Tessar à f/3.5 en entrée de gamme et des Planar/Xenotar à f/3.5 ou f/2.8 en haut de gamme. Xenar et Xenotar fabriqués par Schneider-Kreuznach, Tessar et Planar par Carl Zeiss. Chez Minolta, c'est Rokkor 75mm f/3.5 pour tout le monde, et c'est une excellente optique. Seul l'obturateur change de marque en fonction de l'époque de production et du modèle : Optiper, Seikosha, Citizen.



(photos retirées)


Visée
Les deux appareils, coup de bol, prennent des verres de visée quasiment de même taille. Attention, les verres de visée des Rollei à viseurs détachables (sans vis) sont plus grands, et je ne connais pas la taille des verres des autres modèles d'Autocord. L'objectif de visée ouvre à f/3.2 comme sur un... Rolleicord et contrairement aux Rolleiflex, sur lesquels l'objectif de visée ouvre à f/2.8.

Fiabilité
Ce qui fait la différence entre les deux boîtiers, outre le prix et le prestige de la marque, c'est la solidité et l'espérance de vie des pièces qui le composent. Depuis quelques mois que j'utilise l'Autocord, je viens de casser pour la troisième fois le mécanisme levier d'armement / déclencheur. Mon boîtier est déjà passé deux fois en réparation. Le Rolleiflex ? C'est mon principal boîtier depuis plus de 2 ans, il a 20 ans de plus que l'Autocord et je ne l'ai jamais fait réviser... Mon Minolta Autocord, à ce jour, m'a coûté davantage en réparation qu'au prix d'achat. Et ça ne semble pas être terminé... Mais allez savoir : mon exemplaire a peut-être mal vieilli, et d'autres utilisateurs vous diront qu'ils n'ont jamais eu de mauvaise surprise avec leur Autocord.

Ma conclusion
Si vous cherchez un boîtier TLR mieux conçu et mieux fini qu'un Yashica, mais bien moins cher qu'un Rollei, vous devriez envisager sérieusement le Minolta Autocord.


Liens
Chronologie des Minolta Autocord
Apologie de l'Autocord par le grand Dante Stella

mercredi 9 juin 2010

Fourth time with Lucile

Dernier shooting en date avec miss Lucile, qui est devenue depuis quelques mois une véritable star grâce à son book "Lucile Poison". Nous nous sommes retrouvés à Nantes puis nous avons roulé vers les plages. Tout en couleurs et en 24x36, pour changer... la prochaine fois, ce sera à Paris, au Rollei et en NB.

Merci Lucile, à plus. Et vive la plage.







Olympus OM-4
Zuiko 50/1.2 & Zuiko MC 21/2
Kodak EPP 100 périmée