lundi 19 novembre 2012

Seul sur le sable, les yeux dans l'eau

Je ne sais pas si c'est l'automne qui me fait ça, mais ces derniers temps je me sens très réflexif et contemplatif. Le matin aux abords de l'école, la lumière est parfois tellement improbable. Aujourd'hui par exemple, pendant quelques instants, tout était baigné dans de l'or. Vraiment de l'or. Une lumière rasante de soleil qui s'élève entre la digue et le couvercle de nuages posé sur la Loire. 

Ce soir, après une journée de vent, des milliers de feuilles par terre et accrochées partout, plaquées à plat sur les grilles de la sous-préfecture. Elles s'introduisent aussi dans les vide-poches des portières quand on monte en voiture. La palette du photographe est en friche.




J'utilise le Konica IIIA et le Konica Auto S1.6, deux vieux machins un peu déglingués que j'affectionne. Et puis de la Tri-X que je développe dans un fond de Xtol sorti du placard. Je prends en moyenne cinq à six photos par jour, sans y faire attention. Des instantanés. 




J'ai mis des mots sur la rengaine qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. Ça donne une sorte d'aphorisme. J'ai besoin d'épurer mon idée de la photo, mes compositions, mon traitement noir et blanc. J'aimerais être capable de faire chaque jour un petit haïku visuel avec mon appareil. D'ailleurs, je pense davantage à certains auteurs de littérature, à des poètes qu'à des photographes. Mes photos argentiques sont un peu comme des idées éparses : à défaut de les développer régulièrement, je m'astreins à les approfondir.

Et comme une chanson populaire, comme un poème qu'on retient sans effort simplement parce qu'il est écrit dans une langue évidente, il faut que l'image sonne bien. D'où le titre de ce billet, vous aviez bien compris.

:)

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