mercredi 25 mai 2011

Rittreck 6x6

En guise d'introduction :
savoir se montrer patient
Cela fait deux ans que je possède ce boîtier. L'avancement du film posait problème, je l'ai fait réparer trois fois en France, en vain. J'ai fini par me décider à l'envoyer chez un réparateur américain dont j'avais trouvé le nom sur internet. Le boîtier est revenu fonctionnant parfaitement. Je peux enfin l'emporter avec moi pour faire du portrait de rue, ce à quoi je le destinais depuis deux ans.


Fiche technique
Appellation commerciale : Rittreck 6x6
Fabricant : Musashino-KöKI, Co. LTD. - JAPON
Année de commercialisation : 1968
Format de film : 120 (12 poses) ou 220 (24 poses)
Format d'image : 6x6cm
Optique standard : Rittron 80mm f/2
Autres optiques : Noritar 40mm, 55mm, 70mm obtu. central, 160mm, 240mm...
Type d'appareil : réflex/SLR
Visée : prisme amovible, viseur poitrine en option
Avancement du film : levier d'armement, "deux coups"
Poids avec l'optique standard : 1,650Kg

Postérité du système : Norita 66, Graflex Norita 66, Warner 66
Dérivés : Praktisix/Pentacon Six et Kiev 60, Exakta 66, Pentax 6x7


Savoir se montrer patient, bis
Le Rittreck est un gros réflex. Avec son viseur prisme, lorsque vous le portez à l'œil il vous cache tout le visage. Vous perdez le contact direct avec le sujet. L'avantage est qu'à distance rapprochée, vous pouvez cadrer comme bon vous semble et vous n'avez pas besoin de chercher à éviter la contreplongée comme avec un viseur poitrine.


Il n'a pas la fière allure d'un TLR, ses lignes sont lourdes, son optique standard est chromée, le nom du boîtier est marqué en gros sur le prisme, le déclenchement est très bruyant (le miroir fait l'aller/retour). En bref, inutile de chercher à passer inaperçu avec ce boîtier en mains. Dans la rue, on ne voit que vous (et lui) et on cherche plutôt à vous éviter.


Conclusion : peu de personnes intriguées par votre appareil, venant presque vous supplier de les prendre en photo... Les réactions sont plus méfiantes qu'avec un Rolleiflex.

Le principal atout du système :
son optique standard
F/2... L'ouverture est conséquente au vu du format d'image. Je ne connais (de nom) que deux autres optiques aussi lumineuses sur des systèmes 6x6 : le Carl Zeiss Planar 110mm f/2 pour les Hasselblad série F et le Sankyo-Koki Komura 100mm f/2 pour les Bronica C/S2/EC.
L'avantage : en MAP rapprochée (0,85m mini), vous pouvez décrocher le premier plan de façon étonnante. Si votre sujet est plus éloigné et que vous utilisez la pleine ouverture, cela crée une sorte de halo autour de la zone nette.


Forces et faiblesses du 80mm f/2 : cette optique est nette dès la pleine ouverture mais elle restitue vraiment les détails (les cils par exemple, ou bien le reflet dans la pupille) à partir de f/2.8. Jusqu'à f/4 en portrait rapproché, le flou est "tournant". A partir de f/5.6 il devient plus classique et l'optique est très nette. La visée se fait toujours à pleine ouverture, ce qui combiné à un verre Maxwell Hi-Lux donne un viseur très lumineux.


Quelques images



Kodak Ektachrome EPP 100 Plus, f/2.8



Kodak Ektachrome EPP 100 Plus, f/2.8



Kodak Ektachrome EPP 100 Plus, f/2.8


Fuji Neopan Acros, f/2.8

Fuji Neopan Acros, f/2.8

Crop 100% d'un scan à 1600ppi

Quelques liens pour compléter
http://www.pentaconsix.com/norita.htm : "The Norita was originally marketed as the Rittreck (or Warner Rittreck in the USA), but apart from a few cosmetic details (difference of name plate, chrome instead of black standard lens), this was essentially the same as the Norita. It was very much in the style of the 1970s Japanese 35mm SLRs, and included some improvements on the Praktisix/Pentacon Six"

http://www.dantestella.com/technical/norita66.html : "
If you have one of these that has been serviced, it will be a great camera. You can see why the Pentax 6x7 (a descendant with better mechanics) did so well."

http://www.flickr.com/groups/noritacouncil/ : groupe d'échanges d'images et de discussion sur Flickr

En guise de conclusion
Pour vous je ne sais pas... Moi, j'y retourne demain !
=)

dimanche 22 mai 2011

Dans les tuyaux...

Bonjour à tous...

Je me suis mis en tête de vous proposer prochainement deux nouveaux tests/comparatifs :

J'aimerais d'abord vous parler du Norita 66 / Rittreck 6x6 qui fonctionne enfin après deux ans de déconvenues. Son optique ouvrant à f/2 en fait un terrible joujou pour faire du portrait. C'est à cela que je le destinais en achetant ce boîtier en juin 2009 et je peux enfin me faire plaisir...

J'ai très envie aussi d'essayer de faire un comparatif synthétique des différents systèmes télémétriques que j'ai pu utiliser ces derniers mois. J'aimerais en particulier comparer les boîtiers suivants : Konica Hexar RF, Zeiss Ikon ZM et Leica M2 utilisés avec des focales 35 et 50mm, le Konica IIIA ou IIIM équipé d'un 50mm f/1.8 et d'un viseur 1:1 taille réelle et enfin le Minolta CLE avec son 40mm f/2 dédié. J'aimerais parler de viseur, d'ergonomie, de cellule, de base télémétrique, de précision, de discrétion... avec quelques images pour agrémenter tout ça ! Le Konica Hexar (autofocus), en quelque sorte l'ancêtre argentique du Fuji X100, jouera peut-être les outsiders.

On va y aller lentement mais sûrement... Mais est-ce que ça vous intéresse, au moins ?
=/

jeudi 5 mai 2011

Guider le regard, disent-ils

... d'accord, mais lequel ? Le vôtre, le mien ? Fonctionnent-ils pareil ? Des règles de composition existent, supposées universelles. Sauf qu'elles ne tiennent pas compte d'où provient la lumière. La règle des trois tiers par exemple énonce les proportions de façon absurde, comme s'il s'agissait de trancher en trois parties égales un rectangle plat, en deux dimensions. Aucune considération pour le sujet de la photo, ni pour le processus même que représente la photographie. On ne le répètera jamais assez... photographie : écrire avec la lumière.

Si je ne cherche pas à savoir où est la lumière, il n'y a pas de photo. Si j'arrête de me battre contre la lumière, je peux commencer à composer avec la lumière.

Konica IIIM, Konishiroku Hexanon 50mm f/1.8
Kodak Tri-X & Ilford Ilfotec LC29

Les règles de composition c'est bien, et chacun y va de son bon conseil. Lisez ceux de Ronis, de Cartier-Bresson et vous ne serez pas plus bête après qu'avant, forcément. Mais les règles qu'on apprend ne valent que sur deux dimensions, celles du papier photo ou de l'écran, alors qu'il y en a trois sur le négatif, comme dans la vraie vie. La lumière sculpte les volumes, elle sculpte les grains d'argent aussi. Et photographier la troisième dimension, ce n'est pas une mince affaire.


Minolta CLE, Canon 50mm f/1.4 LTM
Kodak Tri-X & Ilford Ilfotec LC29

Et puis il y a la quatrième dimension : celle du temps qui passe. Une photo prise au 1/125è de seconde dit bien plus que n'importe quel 1/125è de seconde dans la vraie vie. Pourquoi ? Parce que notre conscience ne fige pas la vraie vie : elle est dans le mouvement, elle se fait un film. La photo saisit, arrête, capte ; puis elle retranscrit en simultané.

Comment faire apparaître les quatre dimensions dans mes photos ? Je ne sais pas. Et quand je crois que je sais, je me souviens que je crois et je ne sais plus.


Konica IIIM, Konishiroku Hexanon 50mm f/1.8
Kodak Tri-X & Ilford Ilfotec LC29