jeudi 15 octobre 2009

... à Logonna-Daoulas

C'est la maison de ma grand-mère. J'arrive près du poulailler.


Un carreau est cassé.
La veille porte. La clef reste là tout le temps. Les araignées se plaisent à l'intérieur.


Je l'ouvre.


Des bûches de bois coupées par mon père. Des outils, des cagettes. L'odeur est encore là. Celle des poules, des œufs chauds qu'on venait cueillir dans la paille le matin, en catimini. Je me rappelle bien, grand-mère. Ça me manque.

Et puis des paniers en bois avec des arceaux de fer. C'est pour la pêche aux palourdes, aux berniques et aux pieds de couteaux. Les bottes étaient dans la chaufferie et les épuisettes dans la cabane noire. Je sais bien, elle me faisait un peu peur.


On appelle ça des dépendances. Tu dépends, je dépense, elle dépend, nous dépendons, vous y repensez... Il y a des clefs partout.



C'est le lavoir, à côté du puits. Cette planche de bois est-elle là depuis le XVIIIè siècle, comme ta maison ? Elle est usée, elle est belle.


Dans un coin, contre le mur en briques, la blouse de ma grand-mère est suspendue comme le temps sur un cintre maigrelet en fer tordu. Le savon et la brosse n'ont pas bougé non plus.

Canon P + 50mm f/1.4 LTM
Kodak TMax 400ISO, Agfa Rodinal

11 commentaires:

Le putain de chat noir a dit…

c'est très touchant, la profondeur de champ laisse le regard s'enfoncer dans le songe et la nostalgie et le texte est plein de pudeur, merci de partager cette intimité qui est difficile a mettre en mots ou en images.

Alesc a dit…

Très beau sujet...
C'est personnel, intimiste et traité avec beaucoup de sensibilité, j'aime beaucoup. Quand en plus le texte est à la hauteur des photos...

Et ce grain, miam !

Nicolas a dit…

Merci pour votre passage et vos commentaires. Il a fallu qu'il soit bien tard pour que j'arrive à écrire ce petit texte. Quant aux photos, j'ai bien peur qu'elles ne soient que trop factuelles, pas aussi inspirées que je le voudrais...

Aymeric a dit…

Témoignage simple et touchant. On devine ce qu'il y a hors cadre.
C'est un exercice délicat que tu as réussi.
J'y retrouve des souvenirs d'enfance. Merci pour ce petit voyage nostalgique.

xum a dit…

bonjour,

je suis tombé sur votre blog au détour d'un page web , et j'ai étais impressionné par la qualité de vos réalisation ,surtout au niveau des portrait publique.
Cela me motive aussi de continué a faire une partie de mes photo avec des " vieux" appareils argentiques .tous en continuant avec mon reflex numérique sur d'autre sujet .
bref merci pour ce beau blog et bonne continuation

xum

Nicolas a dit…

Merci Aymeric. Le Conquet, que tu affectionnes je crois, est un autre coin où je dois aller faire un petit voyage nostalgique... ;)

Xum : bienvenue et merci pour ton commentaire. :)

thomas a dit…

Le conquet un soir d'hiver du coté de la presqu-île est un spectacle mangifique. Si tu a la chance de voir un des ces petits beateaux de pêche rentrer avec une jolie lumière du soir tu comprendera. L'ance de l'autre coté de la presqu'ile vers le blocos est un joli coin. J'ai vecu 1 an a coté du conquet pour mes études et c'est un coin mangique.

Encore félicitation pour se reportage intime et plein de tendresse

Thomas

Seb a dit…

Salut Nicolas !
C'est émouvant ce que tu écris là...
Je suis même plus ému par le texte que les photos :-)
On a envie d'en savoir plus... Une vue d'ensemble, peut-être (ou moins dans le détail ?)

A+ !
Seb

Maïté Renson a dit…

Tes photos sont magnifiques, comme toujours ;)

Mél a dit…

Superbe, émouvant, touchant, bien écrit et magnifiquement photographié ...

on ressent l'émotion ...

bravo

Nicolas a dit…

Merci Thomas, Seb, Maïté, Alexandre.
Est-ce qu'on félicite quelqu'un pour sa sensibilité ? Je ne sais pas. Ça n'est pas calculé de ma part en tout cas. Mais merci à vous qui appréciez les photos et le texte.
:)