jeudi 25 février 2016

Sur un poème d'Eugène Guillevic



« Force
Est d'aller.

De se faire traverser
Par la distance.

Sans rien changer
À la distance. »

— Eugène Guillevic
in Paroi, 1970 



J'ai découvert ce poème de Guillevic, poète quimpérois, au printemps 2013 et je l'avais noté dans un carnet. J'ai relu le recueil intitulé Paroi depuis. J'ai pensé plusieurs fois m'en servir pour illustrer des photos de paysage. 

Mais se faire traverser par la distance, cela peut aussi bien désigner la distance à laquelle je me tiens d'une personne que je photographie. Distance mesurable en centimètres, distance des convenances et des catégories sociales. Distance du souvenir lorsqu'il faut continuer d'avancer sans rien changer à la distance.

Le printemps va revenir, les portraits de rue aussi. 







3 commentaires:

Emmanuel a dit…

Superbes portraits en cadrage serré. Le grain d'argent est décidément irremplaçable pour restituer la texture et le modelé de la peau.

LoJ a dit…

Sauf qu'un négatif numérisé, ce n'est plus du grain d'argent mais du pixel. Mais en tant utilisateur exclusif de pellicules, je suis d'accord.

Nicolas a dit…

Merci pour vos commentaires... :)