Hmm...
Jours
de pluie et de douleur aiguë : je suis consigné à la maison pour
quelques jours pour cause de sciatique. Je viens d'en profiter pour
relire quelques pages de ce journal télémétrique.
Depuis
plusieurs mois déjà, je ne parle que d'épurer la photo,
c'est-à-dire à la fois se défaire des préoccupations parasites et
vider le rectangle (au lieu de le remplir). Dans le dernier
billet, un lecteur du blog souligne un point sensible : y a-t-il dans
ce "retour aux émotions brutes" un côté mystique ?
Je
recopie ici la réponse que je lui ai faite :
Un
côté mystique ? Ça ne m'étonnerait pas trop effectivement. Mais
mystique laïc alors. Quant à être à l'écoute de ses émotions,
sincèrement, c'est une discipline à laquelle j'essaie de
m'astreindre autant que je peux. Ce n'est pas si évident d'épurer
la photo de l'intellect, des doutes, des craintes. En juillet
dernier, je me suis retrouvé au sommet du Mont Ventoux. La claque
visuelle est telle qu'il est facile d'appuyer sur le bouton sans
arrière-pensée. Le plus difficile, c'est d'agir de la même façon
au coin de la rue.
Je
ne vous avais pas encore montré les photos en question, prises sur
le Mont Ventoux et le Mont Serein. C'est chose faite maintenant. Vous
conviendrez sans doute que ça m'a mis une claque.
4 commentaires:
... passage éclair par manque de temps. J'aime particulièrement la première et pour egocentrer un peu le tout je m'y retrouve dans cette manie de mettre des pylônes en plein milieu du cadre.
Ha ha ! Merci François. Je ne sais pas si je peux déjà parler d'une manie pour ce qui me concerne, mais en tout cas c'est loin de me déranger. Ça appuie l'image sur autre chose que sur les bords du cadre, qui sont vides comme à mon habitude.
Au plaisir de te lire à nouveau.
;)
je suis venu à ton site par l'achat d'un bronica. Je voulais voir ce que donnait la bête dans les mains d'un autre. Et depuis, j'attends tes articles. J'ai donc pu constater la simplification de tes images. Et je dois dire que cela me plait, vraiment. Je pense que le pas est difficile à franchir, à l'heure ou le hdr et sa somme de détails envahi notre quotidien. J'aimerais arriver avec faire simple, mais mon esprit n'est pas encore formé, trop déformé qu'il est par le quotidien. Alors, je trouve ta démarche d'autant plus courageuse, et magnifique. Le principal, dans la vie, n'est il pas la qualité, loin devant la quantité !!!!
Bonjour Lionel, merci beaucoup pour ce commentaire. Parmi les quelques personnes qui me laissent des messages, je sens bien que chacune a sa démarche bien particulière et que, d'une certaine manière, il y a aussi des points communs : « Nous avons tous nos petites histoires qui n'intéressent personne, dit Dubreuilh ; c'est pour ça qu'on se retrouve dans celles du voisin et s'il sait les raconter, finalement il intéresse tout le monde » - Simone DE BEAUVOIR, Les Mandarins I - 1954
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