lundi 21 mai 2012

M

Je reviens de Paris. Quatre jours et une toute maigre moisson de photos. Pour autant, je me suis dégourdi les jambes, j'ai rempli mes poumons de l'air infect du métro, je me suis pris quantité de poussière dans les yeux et dans les chaussettes, j'ai revu pour la énième fois tous ces gens qui font la gueule mieux qu'aucun provincial. En bref, le gros kiffe parisien.

Plus sérieusement, j'ai apprécié les plats indiens, le batobus "hop on, hop off" et le rayon de soleil dans les rues de Belleville. J'ai moins aimé la porte de Bagnolet, la gastro et le torrent de pluie à Montparnasse. C'est comme ça.




J'ai roulé, roulé, roulé. 900 petits kilomètres, j'en ferai bien plus le week-end prochain... chuttttt... :)

La semaine dernière, si courte, j'ai enfin envoyé le M2 et le 50/1.5 en révision. J'espère les retrouver en grande forme... eux, pas moi... enfin moi aussi mais moi ça va déjà... enfin ça va mieux qu'eux en tout cas. D'ici là, mon pote Loïc est un mécène : il m'a prêté ses Leica M6 et M8.

Argh ! Le M6 ne change pas grand chose par rapport au M2. L'indication de la cellule dans le viseur, au lieu de me simplifier la tâche, m'embrouille un peu mais je m'y ferai. Avec le M8 par contre, j'ai du mal à trouver mes repères.

  • Le mode A : j'en ai complètement perdu l'habitude depuis la vente des Hexar RF, Zeiss Ikon et Minolta CLE. Le M8 expose juste et produit des fichiers qui, une fois convertis en noir et blanc, conservent une grande dynamique (comme un bon film du genre Kodak Tri-X ou Agfa APX 100).
  • Les cadres dans le viseur : ouille ! J'ai vraiment du mal à m'y faire... Le viseur du M8 a un taux de grossissement de x0,68. Mon objectif 35mm y fait apparaître un cadre à peu près équivalent à celui du 50mm sur le M6 (viseur x0,72), et si je déclenche l'écran affiche une image correspondant à peu près à un 40mm, c'est-à-dire plus serrée qu'un 35mm mais plus large que le cadre indiqué dans le viseur. Cela me donne la même impression qu'avec un reflex dont le viseur ne couvrirait pas 100% de l'image. Traditionnellement, la visée télémétrique a cet avantage sur la visée reflex : non seulement de montrer l'image plein cadre, mais même de "déborder" de l'image pour voir la scène. A l'usage, le viseur du M8 est donc un peu déconcertant.

Résumons-nous. Le capteur 18x27mm du Leica M8 représentant 75% d'un format 24x36mm (capteur ou film), les longueurs focales habituelles sont à multiplier par 1,33 (l'inverse de 0,75)
- un objectif 35mm devient un équivalent 47mm ;
- un objectif 40mm devient un équivalent 53mm ;
- un objectif 50mm devient un équivalent 66mm ;
- un objectif 90mm devient un équivalent 120mm ;
- un objectif 100mm devient un équivalent 133mm.

Bref, je galère.


J'étais convaincu, pour l'avoir lu maintes fois sur le web à propos des appareils hybrides, que la profondeur de champ dépendait elle aussi de la taille du capteur. Autrement dit qu'à f/1.4 sur un M8, on obtenait la PDC équivalente à f/1.9 sur un M 24x36. Le mode d'emploi officiel du M8 dit qu'il n'en est rien : lisez plutôt ceci (page 18) !

Comme quoi, j'apprends des choses utiles... Ouais, moquez-vous...




Avec tout ça, pourquoi je me fais du mouron ? Parce que. Quand on a fait le tour des questions techniques, on n'a encore pas avancé d'un pouce dans la réalisation d'une bonne photo. Et moi, c'est comme ça, je me mets la pression. Parce que j'aime ça, sûrement.


Summilux : le système M
Rome au M2, Naples au M8

4 commentaires:

xum a dit…

cool pour la réparation du M2 !
:)

Nicolas a dit…

Oui, il était temps hein... Je me suis aperçu récemment, six mois après, que le problème de rideau avait fichu en l'air un grand nombre de clichés pris à Rome. Les uns de façon évidente (je t'en avais montré un exemple), les autres de façon plus subtile mais malheureusement tout aussi certaine. :(

Denis G. a dit…

Finalement tu es en train de devenir un pro Leica ;) malgré tes précédentes amours.

Pour les histoires de changement de focale en fonction de la taille du capteur, on reconnait là, la rigueur germanique.

Du point de vue optique ils ont parfaitement raison.

Si tu prends une photo d'un point B à partir d'un point A, la perspective est la même quelle que soit la focale (tu as un champ plus ou moins large). Et les passages d'une focale a une autre correspondent à un crop d'une image globale. De même en gardant cette position le passage d'un grand capteur à un petit capteur correspond également à un crop.
Il s'ensuit que:
- la perspective ne dépend que du point de vue. C'est parce qu'on change de point de vue avec une focale différente qu'on change les proportions (c'est le fait de se déplacer pour remplir le cadre qui entraine ce changement de perspective et non pas la focale elle même).
- L'image d'un petit capteur correspondant à un crop si tu prends une photo à 50/1.4, le flou sera le même (et la largeur de la zone de netteté aussi, donc la profondeur de champ). Néanmoins comme ton cadrage sera plus serré sur la zone nette (en général on s'arrange pour en avoir une ;) ), celle ci prendra plus de place au détriment de la zone flou ce qui donnera une impression de perte de profondeur de champ. Mais cet effet est en plus renforcé par le fait que comme l'image prend plus de place on change aussi son positionnement pour avoir l'objet photographié de même taille sur le capteur. Ce faisant on modifie le point de vue et donc aussi la profondeur de champ, comme pour la perspective. Inversement en passant à du moyen format la zone de flou devient plus grand par rapport à la zone sur laquelle tu as fait la netteté.

En résumé:
- si on ne bouge pas de point de vue on conserve perspectives et profondeur de champ à focale équivalent.
- si on bouge on change point de vue et profondeur de champ.

Nicolas a dit…

Merci pour le cours, Denis. ;)
« J'ai la réputation d'être un anti-Leica, du fait que je ne suis pas religieusement pro-Leica. »...