mardi 22 mai 2012

Rome, acte III scène 4

C'était mon troisième périple romain, mais la première fois que je logeais en plein centre et en appartement. Cette solution présente un tas d'avantages : ça ne coûte pas plus cher que l'hôtel, vous pouvez aller et venir à toute heure et il n'y a aucune incursion dans les lieux pendant le séjour. D'ailleurs, le Rolleiflex a fini par rester à demeure sur la table de cuisine parce que je ne l'utilisais pas. Je ne me le serais sûrement pas permis sans inquiétude dans une chambre d'hôtel, une auberge ou une tente...

L'appartement était situé à 50m de la Piazza Navona (très belle et très touristique) et à 20m du Campo de' Fiori, une place de taille moyenne bordée de terrasses, surplombée d'une statue de Giordano Bruno et sur laquelle a lieu un marché de fleurs, de légumes et d'épices.



lundi 21 mai 2012

M

Je reviens de Paris. Quatre jours et une toute maigre moisson de photos. Pour autant, je me suis dégourdi les jambes, j'ai rempli mes poumons de l'air infect du métro, je me suis pris quantité de poussière dans les yeux et dans les chaussettes, j'ai revu pour la énième fois tous ces gens qui font la gueule mieux qu'aucun provincial. En bref, le gros kiffe parisien.

Plus sérieusement, j'ai apprécié les plats indiens, le batobus "hop on, hop off" et le rayon de soleil dans les rues de Belleville. J'ai moins aimé la porte de Bagnolet, la gastro et le torrent de pluie à Montparnasse. C'est comme ça.




J'ai roulé, roulé, roulé. 900 petits kilomètres, j'en ferai bien plus le week-end prochain... chuttttt... :)

La semaine dernière, si courte, j'ai enfin envoyé le M2 et le 50/1.5 en révision. J'espère les retrouver en grande forme... eux, pas moi... enfin moi aussi mais moi ça va déjà... enfin ça va mieux qu'eux en tout cas. D'ici là, mon pote Loïc est un mécène : il m'a prêté ses Leica M6 et M8.

Argh ! Le M6 ne change pas grand chose par rapport au M2. L'indication de la cellule dans le viseur, au lieu de me simplifier la tâche, m'embrouille un peu mais je m'y ferai. Avec le M8 par contre, j'ai du mal à trouver mes repères.

  • Le mode A : j'en ai complètement perdu l'habitude depuis la vente des Hexar RF, Zeiss Ikon et Minolta CLE. Le M8 expose juste et produit des fichiers qui, une fois convertis en noir et blanc, conservent une grande dynamique (comme un bon film du genre Kodak Tri-X ou Agfa APX 100).
  • Les cadres dans le viseur : ouille ! J'ai vraiment du mal à m'y faire... Le viseur du M8 a un taux de grossissement de x0,68. Mon objectif 35mm y fait apparaître un cadre à peu près équivalent à celui du 50mm sur le M6 (viseur x0,72), et si je déclenche l'écran affiche une image correspondant à peu près à un 40mm, c'est-à-dire plus serrée qu'un 35mm mais plus large que le cadre indiqué dans le viseur. Cela me donne la même impression qu'avec un reflex dont le viseur ne couvrirait pas 100% de l'image. Traditionnellement, la visée télémétrique a cet avantage sur la visée reflex : non seulement de montrer l'image plein cadre, mais même de "déborder" de l'image pour voir la scène. A l'usage, le viseur du M8 est donc un peu déconcertant.

Résumons-nous. Le capteur 18x27mm du Leica M8 représentant 75% d'un format 24x36mm (capteur ou film), les longueurs focales habituelles sont à multiplier par 1,33 (l'inverse de 0,75)
- un objectif 35mm devient un équivalent 47mm ;
- un objectif 40mm devient un équivalent 53mm ;
- un objectif 50mm devient un équivalent 66mm ;
- un objectif 90mm devient un équivalent 120mm ;
- un objectif 100mm devient un équivalent 133mm.

Bref, je galère.


J'étais convaincu, pour l'avoir lu maintes fois sur le web à propos des appareils hybrides, que la profondeur de champ dépendait elle aussi de la taille du capteur. Autrement dit qu'à f/1.4 sur un M8, on obtenait la PDC équivalente à f/1.9 sur un M 24x36. Le mode d'emploi officiel du M8 dit qu'il n'en est rien : lisez plutôt ceci (page 18) !

Comme quoi, j'apprends des choses utiles... Ouais, moquez-vous...




Avec tout ça, pourquoi je me fais du mouron ? Parce que. Quand on a fait le tour des questions techniques, on n'a encore pas avancé d'un pouce dans la réalisation d'une bonne photo. Et moi, c'est comme ça, je me mets la pression. Parce que j'aime ça, sûrement.


Summilux : le système M
Rome au M2, Naples au M8

jeudi 10 mai 2012

Le joli mois de mai

Le mois de mai défile à toute vitesse, à force de jours fériés et de semaines incomplètes, j'en perds un peu la notion du temps. Deux projets photo importants pour moi approchent à grands pas : l'un fin mai, l'autre quinze jours après.

Le second, vous le connaissez déjà : c'est le festival Hellfest 2012 (c'est l'occasion de relire ce billet). Le premier... je ne peux pas (encore) vous en parler dans les détails. C'est un projet que je garde secret depuis l'automne et qui s'est précisé ces dernières semaines : c'est à la fois un départ sur la route, une immersion dans un univers peu connu du grand public, ça va m'amener à rencontrer d'authentiques "personnages", et au bout du compte ce sera je l'espère une expérience humaine, intellectuelle et photographique peu commune. Je vous en dirai plus dès mon retour. J'espère y faire quelques bonnes photos.

Une promenade aussi : à Paris dans 5 jours pour le week-end de l'Ascension. Le programme n'est pas encore fixé, l'idée sous-entendue étant de ne pas suivre un programme, mais simplement nos envies.


— 1



La vie à Saint-Nazaire, ces derniers temps, prend des allures estivales. On croise à nouveau des gens dans la rue. Le rassemblement du 1er mai a consacré les retrouvailles avec ceux qu'on ne voit que de loin en loin ; c'est le retour des discussions sur le trottoir, sur la vie qui va.




— 2




Je n'ai pas sabré le champagne dimanche dernier, parce que ça ne me semblait pas approprié. Je ne vais pas cacher pour autant qu'à mon sens, il était temps que le chapitre précédent se termine. Je travaille dans le monde de l'éducation et grâce à la photo, j'ai pu poser un regard attentif sur la société et les revendications sociales depuis janvier 2008. Or j'observe que l'éducation, le monde du travail et notre modèle de société ont été mis à mal depuis dix ans, et plus particulièrement depuis cinq ans. Je n'ai pas la tête à fêter le changement annoncé, mais comme une majorité de Français j'ai bon espoir qu'il se produise et qu'il soit pérenne.



— 3



Saint-Nazaire revêt ses habits d'été. Les grands travaux sont en train de transformer le paysage urbain, et de le rendre un peu plus perméable à son environnement. Un bus rapide permettra prochainement de se rendre de la gare à la plage en un clin d'œil... en zappant le centre commerçant auquel personne ne s'intéresse visiblement. Le quartier de la gare donne plus d'espace aux piétons, l'arrivée en voiture sur l'axe principal de la ville est en plein chamboulement. 


— 4



Le développement urbain continue de se faire malheureusement en déracinant des arbres pour poser des dalles de béton, mais le front de mer attire de plus en plus de monde : promeneurs, cyclistes, enfants. Il me tarde d'assister à la prochaine "Grande Marée" car celle de 2011 était à mon avis exceptionnellement bonne.

La plage n'est toujours pas baignable, mais on y voit déjà quelques maillots, des bouts de serviettes. Après le boulot, le bain de soleil attire autant de monde que les quelques terrasses.

Je ne cesse de me projeter vers la prochaine rentrée. J'envisage des lectures, de nouvelles façons de faire, je participe même à un stage professionnel ! Le temps de travail s'accélère, c'est un peu la course. Mais dans moins d'un mois il va commencer à se relâcher, à se distendre. Il faudra réapprendre à être disponible et à faire quelque chose de cette disponibilité. J'ai refait mon stock de pellicules Agfa, je vais recevoir un nouveau scanner, le M2 part en réparation. Rien ne se termine vraiment ni rien ne commence, mais il y a comme un renouvellement dans l'air, comme un sentiment de sérénité qu'on retrouve. On est prêt pour un peu de soleil.



— 5